Industrie du lait : lobbying, conséquence sur la santé et maltraitance sur les animaux
La fabrication du fromage vendu aujourd’hui dans nos grandes surfaces fait intervenir l’élevage intensif des vaches laitières. Et cela pose plusieurs problèmes: des questions de santé humaine et animale mais aussi des questions éthiques. Enfin, en se plongeant dans cette industrie, on découvre les conflits d’intérêts et l’envers du décor de ce marché très lucratif. Après avoir lu cet article, vous regarderez le fromage (et les produits laitiers plus généralement) différemment. Et le faux-mage vous apparaîtra comme une alternative évidente.
Le lait : pas si bon que ça pour notre santé ?
“Mangez 3 produits laitiers par jour !” ou encore “Les produits laitiers sont nos amis pour la vie”. On connaît tous ces slogans publicitaires appris à l’école et qui passent en boucle à la télévision. L’enjeu économique du secteur du lait est tellement important que la désinformation est notre quotidien dans ce domaine, et rend certaines sources peu fiables. Le lait serait notre seule source de calcium, on ne pourrait pas vivre sans produits laitiers ? Regardons d’un peu plus près ces informations et utilisons la science pour en tirer des conclusions.
Les recommandations nutritionnelles effectuées par les organismes de référence préconisent la consommation de 3 à 4 produits laitiers par jour pour satisfaire nos besoins en calcium afin que le développement osseux se fasse correctement et pour éviter des fractures et des maladies osseuses (type ostéoporose). Mais ce que l’on sait moins, c’est que les personnes qui travaillent dans ces organismes ont tendance à avoir des conflits d’intérêts, c’est-à-dire qu’ils ont des liens avec les industries agro-alimentaires, qu’ils soient financiers ou moraux. Dans l’industrie laitière, c’est plus de la moitié des experts qui sont suspectés de faire du lobbying pour des entreprises telles que Danone, Candia ou Nestlé. D’ailleurs, si on regarde les recommandations de consommation de lait dans d’autres pays, on ne tombe pas du tout sur les mêmes chiffres : par exemple, aux États-Unis, l’école de santé publique de Harvard conseille 2 produits laitiers par jour et seulement SI on les tolère bien.
Le lait animal est-il adapté aux humains ?
Environ 70% de la population adulte mondiale est intolérante au lait. C’est beaucoup mais les symptômes varient énormément d’un individu à l’autre (douleurs digestives chroniques, migraines occasionnelles, acné, problèmes ORL chroniques, surpoids …etc). Ces symptômes sont si courants dans nos vies quotidiennes que l’on met ces signes sur le compte de la fatigue, du stress ou encore de la vieillesse. En fait pour bien digérer le lait, il faut posséder une enzyme spéciale appelée “lactase”, qui est présente chez tous les mammifères jusqu’au sevrage (de la naissance à l’âge de 6 ans environ pour les humains). En fait, l’Homme est la seule espèce qui consomme le lait d’une autre espèce après avoir été sevré du lait maternel. Mais d’un point de vue physiologique, le lait d’une espèce est spécialement conçu seulement pour cette même espèce. Le lait est un concentré de nutriments, d’anticorps et d’hormones visant à faire grandir le petit qui le reçoit.
Prenons le lait de vache par exemple : il est fait pour faire grandir un veau à hauteur de 400 kg en l’espace de 6 mois seulement ! On comprend vite que notre propre corps peut être perturbé lorsqu’on ingère ce même lait. La consommation de lait de vache est aussi un des facteurs pouvant créer un diabète de type 1 : l’insuline de cet espèce est très proche de la nôtre et notre organisme ne fait pas la différence entre les deux : sur le long terme, une dérégulation du rôle de l’insuline peut apparaître. Autre composant néfaste présent dans le lait de vache : l’hormone de croissance IGF-1 en très grande quantité. Cette dernière active la multiplication cellulaire : toutes vos cellules se multiplient, même les cellules cancéreuses ou pré-cancéreuses. Ainsi, il est fortement déconseillé de consommer des produits laitiers en cas de maladie dégénératives (cancer, Alzheimer, Parkinson …etc) ou si votre famille a des antécédents de ce type de maladie.
Et le calcium dans tout ça ?
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) reconnaît elle-même un « paradoxe du calcium » : les pays développés et notamment ceux qui consomment le plus de lait sont ceux dont la population est la plus touchée par des maladies de dégénérescence osseuse. Au contraire, les peuples d’Afrique et d’Asie, pour lesquels le lait est presque absent de leur alimentation, ont des taux d’ostéoporose et de fractures extrêmement bas, voire inexistants. En fait, il est assez simple d’expliquer ce phénomène: le lait a tendance à congestionner la partie haute du corps à cause de la libération d’anticorps contre les protéines de lait – ou lactose – par notre système immunitaire (exactement comme lors d’un rhume d’hiver mais en quantité imperceptible). Mais un organe essentiel à l’absorption du calcium est présent au niveau de la gorge : c’est la glande thyroïdienne, qui ne peut donc pas synthétiser ce fameux calcium. Le mythe du lait, c’est justement de vous faire croire que vous en avez besoin pour vos apports en calcium, mais pourtant il existe de nombreuses autres sources nutritionnelles que le corps tolère bien mieux que le lait, comme les fruits et légumes, les épices, les graines (sésame, tournesol), les oléagineux (amandes, noix, noisettes), les poissons, les céréales …etc. L’apport quotidien de calcium recommandé est d’environ 1000 mg par jour pour un adulte, ce qui est simple à atteindre en consommant des aliments sains de manière variée et tous les jours.
L’industrie du lait et ses lobbies
Afin que tout le monde continue de consommer des produits laitiers, les industries du lait ont tout fait pour garder la main sur ce marché et faire fleurir leurs affaires. L’infiltration des entreprises laitières dans les organismes de santé publique français est affligeant. Le budget de l’IFN (Institut Français pour la Nutrition), qui bénéficie d’une grande influence sur les décisions politiques en matière de nutrition, est financée en grande partie par l’industrie du lait. Ces entreprises ont même mis en place leurs propres laboratoires d’études scientifiques et leurs propres groupe d’experts qui prennent des formes très officielles et transmettent des recommandations aux médecins, producteurs et à la population. Ils exercent aussi une fonction de conseil au sein des institutions françaises et européennes. Autre conflit d’intérêts révélé en 2007 : le président du PNNS (Programme National Nutrition Santé), sous la tutelle du Ministère de la Santé, a siégé à l’Institut Candia pendant 8 ans ! Le but de la création de ce programme : augmenter la consommation de calcium chez les français … Enfin parmi les 29 experts siégeant à l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) en 2005, 14 d’entre eux travaillaient chez Nestlé ou Danone. De nombreux autres exemples existent, et sont très bien expliqués dans le livre de Thierry Souccar intitulé « Lait, mensonges et propagandes ».
Maltraitance animale dans la production de lait
Aujourd’hui, plus que jamais, la fabrication du lait suit une logique d’agriculture intensive où les animaux ne sont pas considérés comme des êtres vivants mais comme des machines de production. Ainsi, les vaches par exemple, ne peuvent pas naturellement produire autant de lait que les quantités vendues par les agriculteurs. Comme tous les mammifères, les vaches produisent du lait seulement lorsqu’elles vont donner naissance à un veau. Mais afin de stimuler cette production en permanence, elles sont inséminées artificiellement tous les ans jusqu’à leur fin de vie ou jusqu’à ce qu’elles soient stériles. Même en étant en gestation, le lait produit n’est pas suffisant, donc les pis des vaches sont sur-stimuler et cela entraîne inévitablement des infections à répétition appelées « mamittes ». Les germes de ces infections ainsi que le pue se déversent en même temps que le lait lors de la traite… Les industriels tentent de supprimer ces maladies à l’aide d’antibiotiques de plus en plus puissants (car plus on utilise d’antibiotiques, plus les bactéries mutent et deviennent résistantes). Si la plupart des bactéries meurt lors de la stérilisation du lait, les antibiotiques, eux, restent et sont consommés par nous et surtout par les nouveau-nés, ce qui n’est pas sans conséquences pour l’avenir.
L’effort que produit une vache laitière enceinte et qui se fait exploiter pour son lait est comparable à un humain faisant une course à pied de 6 heures chaque jour. Les vaches sont malades, épuisées, stressées et généralement enfermées (elles ne voient pas la lumière du jour avant d’aller à l’abattoir), et cela a des répercussions sur la qualité du lait, qui est très médiocre, voire peu saine, dans notre système de production actuelle. Alors si vous ne pouvez pas vous passer de lait, privilégiez l’achat de produits biologiques ou de lait venant d’un producteur local où vous avez la certitude que les animaux sont bien traités. Car en plus de poser un problème éthique, le lait que nous consommons aujourd’hui cause des dommages sur notre santé.